de ta petite soeur MAÏTIA. Inévitablement. Comme je suis tombée folle d'amour pour toi mon grand Rafaël. Malgré le tsunami qui a ravagé mon corps et ma tête (Anne-Laure, c'est exactement le mot que j'ai utilisé après l'accouchement). Malgré les douloureuses contractions. Pas de péridurale ni morphine. J'ai pensé à nos mères et nos grands mères, des héroïnes. Un accouchement atrocement douloureux en 4 heure et demi, épisiotomie, délivrance du placenta, tremblements pendant 2h et dans l'impossibilité d'allaiter, le drame). L'après n'est guère réjouissant. Je vous raconterai plus en détails après l'accouchement de Tatie Soso , pour ne pas l'effrayer. Chaque accouchement est différent, j'en sais quelque chose. Aujourd'hui, à une semaine de vie tout juste, je détaillerai le bonheur d'avoir fait sa connaissance. Le soulagement de la savoir saine et sauve, en bonne santé malgré son petit poids de 2kg265g pour ce terme. Quel soulagement de l'avoir près de moi immédiatement. Je regrette de ne pas avoir pu profiter de ce moment à 100% tant j'étais abîmée. Elle est restée en couveuse près de moi une petite heure, histoire qu'elle régule sa température corporelle. Pas de néonat, pas de sonde gastrique, pas de bipbip de machines, pas d'oxygène ou d'intubation: une grande fille dans ce petit corps tout frêle. J'ai partagé 4 nuits avec elle dans une chambre en solo où je ne voulais voir que son papa et Rafijoli qui m'ont beaucoup manqué.
5 jours à la regarder appréhender le monde sereinement. J'ai pu observer combien elle se débrouille bien. Pour téter, pour gesticuler, pour picorer ma peau. J'ai redécouvert la fusion d'une mère avec sa fille et tout le côté animal que j'adore. La renifler, la dévorer de baisers, ronronner selon sa cadence. Vous ne pouvez imaginer la facilité d'avoir un bébé en bonne santé. Qui prend ses biberons sans régurgiter. Un lait que nous n'avons pas besoin d'épaissir ou de chauffer. Ni de médicaments à donner avant et après chaque tété. Ni d'appréhension qu'elle devienne bleue ou qu'elle s'étouffe à chaque gorgé. Un bébé qui dort des heures tranquillement dans sa nacelle. Un bébé qui s'assoupit dans nos bras et que l'on repose avec une facilité incroyable sans entendre de hurlements. La néonat sauve nos petits mais les abîme aussi, j'en ai la certitude. Rafaël était aussi facile qu'elle dans mon cocon, il aurait été adorable sans ce passage en réa. Nous apprécions justement ces différences qui font leur force et leur singularité de frère et de soeur.
La vie est belle. Merci à tous pour votre soutien, vos encouragements et vos prières pendant ces longs mois. Merci à l'ange qui a veillé sur nous jusqu'au bout. J'ai beaucoup pensé à Maminou le jour j. En regardant ma fille, j'ai réalisé que je ne la verrai plus. A travers Maïtia, c'est un peu d'elle qui continue à briller...