mardi 28 mai 2013

28 SA aujourd'hui, le compte à rebours a commencé...

Depuis mardi, je suis raplapla, de nouveau nauséeuse et très très fatiguée. Est ce le contre coup des mois de chagrin passé et du départ de Maminou ? Des résultats douteux de toxoplasmose envoyés à Pasteur qui me stressent inévitablement. Moi, pourtant si prudente. Vérification dans 3 semaines pour confirmer. La biologiste a bien essayé de me rassurer mais j'ai pris ce résultat avec une violence infinie. Quand le ciel va -être plus clément envers notre petite famille, quand ?
La nuit passée m'a replongée dans l'accouchement de Rafaël, inévitablement. Maux de ventre, mal de dos. Peu dormi malgré le passiflore composé, Gille étant à Paris pour 4 longs jours. Détecter une quelconque anomalie, apprendre à se connaître. Je me souviens de chaque détail de cette journée du 24 septembre. Arrêt sur images. Il faisait beau, j'étais en jupe en jean, heureuse. Gilles avait pris la voiture à son travail, nous devions partir le soir même à Bonheur-Sur Creuse avec nos valises. Nous avions mal dormi tous les deux. Nous avions partagé une tisane à 3h du matin, fait rarissime. J'avais eu des douleurs similaires aux règles toutes la nuit. J'appris plus tard que c'était déjà des contractions. Je m'étais levée patraque. Un événement à boucler dans la journée. Des maux qui s'intensifient. Un déjeuner dans mon restaurant préféré avec une ancienne collègue où je ne cessais de gesticuler sur ma chaise, étonnée mais pas encore anxieuse. A 14h de violentes douleurs dans les reins puis dans le bas ventre. Je continue à travailler sur mon ordi, à répondre au téléphone, debout. A 15h je préviens Gilles de mes inquiétudes et lui suggère de passer aux urgences après le travail. Il est bien plus prudent que moi, décide de me prendre sur le champ. Arrivée aux urgences à 16h00, j'accoucherai de Rafaël d'Amour à 28 SA, 4 heures plus tard. Vous connaissez la suite...
Cette apprès-midi, Minichoue va passer une écho de contrôle. On va pouvoir estimer son poids et sa taille au même terme que son frère. Mesurer le col et voir si tout va bien. J'ai hâte de voir mon gynéco et d'évoquer mes angoisses et ma grosse fatigue.
A côté de ça, une fête des mères où mon petit coeur a frissonné de bonheur avec le tout premier cadeau réalisé par Rafijoli. Nounou Françoise a l'art de faire plaisir. Nous avons pu déjeuner dans le jardin et admirer le rosier jaune dont Gilles s'occupe si bien. Une chance, le duo averses/vent vient de tout saccager. Etrange printemps qui ne promet pas un bel été. Difficile de canaliser les enfants quand ils n'onts pas leur dose d'activités extérieures. Le parc à 2 mn à pieds nous permet de rentrer  en courant si l'orage menace et d'amuser Rafijoli. L'aubaine pour lui de revisionner encore et encore Flash Mac Queen et plonger dans la folie CARS...

Un dodo collectif

Un rosier chouchouté avec amour par Gilles

Made in love

Ciao lunettes et bob malgré le soleil

Yaourt à la vanille

C'est le printemps, vraiment?
Ce que j'aime par dessus tout

mardi 21 mai 2013

Vole vole Maminou...

Que de douleurs, d'accidents vasculaires, de chagrin depuis le début de cette grossesse...Pardonne moi ma chérie de te faire subir tant de secousses au sein de mon cocon. Maminou s'est éteinte doucement jeudi en début de matinée. J'ai reçu la douloureuse information avec une violence infinie. Les gens ont beau dire que Maminou avait 90 ans, rien n'enlève la souffrance, le chagrin et le vide qu'elle va laisser dans notre vie. Même si ce n'était plus la même depuis 3 ans, même si elle dépérissait de jour en jour, même si c'était une délivrance pour elle, nous étions très proches et je l'aimais tellement. Gilles prit le train très tôt de Paris vendredi. Nous partions en voiture peu de temps après. Le trajet  fut lourd mais Rafaël réussit à détendre un peu l’atmosphère. Nous devions l'accompagner pour son dernier voyage, c'était une évidence. Elle, qui a été si présente auprès de nous, si généreuse, si importante dans nos vies de petites filles. Elle, si heureuse de savoir que j'attendais une petite fille, qui connaissant son futur prénom. Rassurée de me savoir avec un homme exceptionnel qu'elle appréciait beaucoup. Nous avions la chance d'habiter dans la même petite ville, donc de se voir très souvent jusqu'à mes études à Toulouse, puis à Paris. Être aux côtés de Manou/Papinou dans cette épreuve était nécessaire, faire bloc, une petite famille soudée dans les moments joyeux et douloureux. La mort est quelque chose qui m'angoisse beaucoup. Ne pas savoir, ne pas maîtriser l'après me terrifie. J'ai pourtant trouvé la force de la voir sur son lit dans la maison de retraite, de lui dire quelques mots doux, de lui caresser les cheveux et de l'embrasser. J'ai accroché sur son pull une broche en tissu vert pailleté que j'aimais porter et deux petits talismans, une croix et un petit collier symbolique. Mon nounours d'enfance qu'elle avait offert à ma naissance a fait le dernier voyage avec elle. La messe était prévue le jour même en fin d'après midi dans la plus stricte intimité. Un 17, son chiffre fétiche. Elda et Bernard étaient présents: un soutien et une amitié précieuse. La cérémonie fut douce, Rafaël et ses petits "alléluia" décalés nous firent sourire. Je suis certaine que ça l'aurait amusée. Les enfants ont la faculté de nous emmener ailleurs avec une délicatesse infinie, même dans le tragique. La chanson de Céline Dion "Vole"a clôturé la messe, ce fut majestueusement beau. Digne de Maminou. Je l'écouterai désormais avec beaucoup de nostalgie et de mélancolie. Maminou avait souhaité' être incinérée. Le lendemain, nous avons suivi le cortège jusqu'au crématorium. Presque une heure sur la route cathare, traversant de jolis villages verdoyants, un paysage à couper le souffle, qu'elle aurait certainement aimé. J'avais un peu de mal à réaliser qu'elle allait redevenir "poussières" mais le cadre était gai, la musique émouvante et le fait de repartir avec elle à la maison m'apparut protecteur. Manou et Papinou disperseront ses cendres dans l'Océan au pays basque. Elle repose pour l'instant dans une jolie et brillante urne verte: c'était  elle. Tout est allé très vite et nous avons réussi à partager cette épreuve avec courage, toutes nos pensées tournées vers elle. Chacun de nos gestes nous ramenait à elle, à tout ce qu'elle aimait et à ce qu'elle nous avait apporté et transmis. Je comprends mieux l''importance du repas après les funérailles. C'est un moyen de partager avec un peu plus de légèreté la disparition de celle qu'on a aimée et qui va nous manquer. Nous avons évidemment beaucoup pleuré. Il y aura encore beaucoup de chagrin et de tristesse dans les semaines à venir. Mais je sais qu'il aura un peu /beaucoup de Maminou dans notre petite fille. Cette sensation me réconforte. J'ai réalisé que la première lettre de son prénom commencera par un M, comme celui de Maminou qui est Marthe. Un signe? Nous avons cumulé les chagrins et les épreuves en ce début d'année, la vie va t-elle enfin être plus paisible ?
27 SA aujourd'hui, un monitoring bon, une petite sirène que je sens paisible et qui occupe tout l'espace de mon ventre. Au même terme Rafaël était très bas et déjà un passage aux urgences. Dire que j'accouchais une semaine après, j'ai encore dû mal à réaliser...
Maminou en 2007 radieuse, telle que je la conserverai
Notre dernière photo ensemble le 14 avril 2013

Promenade improvisée pendant la crémation

On essaie de sourire malgré le chagrin

Un souvenir sur le lieu d'insinération

Un déjeuné imprévu en souvenir de Maminou

Manou et Papinou essaient de faire face

Retour Bordeaux: danse sur le parking de l'aire

Ô des vignes et des cailloux

27 SA: qui ose dire que ma grossesse ne se voit pas?


mardi 14 mai 2013

Des moments de bonheur simples mais nécessaires

Malgré les orages mercredi, nous avons passé quelques heures sur le bassin d'Arcachon. Nous visitons un nouvel endroit du bassin à chaque fois, aucun ne se ressemble. En quelques minutes nous faisons le plein d'iode, roulons dans le sable, pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Le lendemain, nous prenions la route pour Bonheur-sur-Creuse. Retrouver le moulin, Bonne Maman (de permission), Bon papa, la quiétude de l'eau qui ruisselle, la danse des canards, le plaisir de se retrouver dans la vie "normale". Je découvrais Monique telle que je l'avais quittée en décembre: élocution parfaite, marche prudente mais décidée, un teint lumineux, la douceur de sa voix et sa force indéfectible. Rafaël était très heureux de les revoir et s'est bien amusé avec eux. Il était important pour moi de la revoir, de lui parler, de l'embrasser pour ce dernier voyage en voiture. La sage femme m'avait fait les recommandations pour voyager l'esprit tranquille, j'étais sereine. Gilles avait aménagé la voiture pour que je sois à mon aise: royal le lit roulant. Des pauses pique nique délicieuses, la vie paisible. Prendre le chemin de Bordeaux au lieu de Paris nous a fait prendre conscience que nous étions heureux de vivre ici. Pour rien au monde nous ne ferions un retour en arrière. Ces derniers temps, Minichoue était un peu plus agitée la nuit. Elle fait de grandes pirouettes à l'intérieur de mon ventre ce qui me provoquent des insomnies la nuit et de terribles crampes d'estomac le jour. Elle m'envoie certainement des signaux de bien-être...26 SA, 5 mois et demi de grossesse, j'ai confiance. Je suis moins stressée par le fait d'arriver à termes que de faire une fausse couche au premier trimestre, c'est étrange. Petite fleur tant attendue. Dans 2 semaines, j'accouchais de Rafaël. J'imagine les contours de son visage, sa peau fine et mate, ses petits membres. Grâce à Rafaël, je connais exactement l'évolution neurologique et morphologique de ce petit être en devenir. C'est plus concret pour moi. Hier matin, je passais le test O'Sullivan pour détecter un éventuel diabète gestationnel. Aucun effet kisskool, pas de nausées, pas de fatigue supplémentaire, je me suis même endormie dans la pièce où je me reposais entre deux prélèvements. Résultat négatif. Heureuse évidemment même si mes pensées se tournent vers maminou qui s'éteint peu à peu. D'un côté la joie de futures naissances avec Minichoue et son futur cousin Minibond, de l'autre, l'annonce prochaine de Maminou vers les étoiles. C'est une part de mon enfance qui va s'envoler, beaucoup de souvenirs me laissent nostalgiques. Elle est lasse et souffre et nous ne pouvons rien faire pour l'aider. C'est insupportable...

Main dans la main

vive l'eau salée et le sable mouillé

Papa s'éclate autant que moi

Je lance haut et fort

Puis je rattrape

Acrobate?

Une sieste profonde

Chouette le pique nique sous la pluie

Le Moulin et sa jolie vue

Pique nique retour maison

mardi 7 mai 2013

La famille papillons

25 SA et notre joli papillon prend ses aises, docile et tranquille, dixit la sage femme. 2kg en 3 semaines: aie aie aie, alors que je n'avais pris que 3 kg depuis le début de cette grossesse. Gilles accuse mon orgie de châtines (délicieuses amandines à la framboise et à la violette de ma ville natale), d'Haribo polka et de guimauves Lutti aux  parfums exquis. Il a certainement raison, je vais devoir stopper. Lundi prochain, je fais le dépistage du diabète gestationnel: avaler en 5 mn 1000 calories sous forme de glucose à jeun, 2h allongée dans mon labo préféré, 3 prises de sang et paraît-il les mêmes sensations qu'une crise de foie toute la journée. J'ai hâte :(. Gilles travaillera à Bordeaux et pourra gérer notre Rafijoli le soir au cas où mes batteries seraient à plat. Ici, nous avons alterné les débardeurs avec les cirés. Mais quand le soleil revient, c'est la chaleur du Sud Ouest que je reconnais: un bien fou. Si notre maison a du mal à se réchauffer, cet été j'apprécierai certainement la fraîcheur de ce lieu. C'est le seul point négatif  trop ombragé mais si agréable à vivre. J'ai hâte d'aménager notre terrasse: transats, tables, barbecue. Ce weekend, quelques amis parisiens nous ont rendu visite, histoire de retrouver un peu d'avant dans nos murs. Je dois bien avouer que je n'arrive plus à veiller le soir, surtout avec le réveil matin en chair humaine. Je n'ai plus l'énergie étant enceinte, je vais privilégier les déjeuners désormais,mamie Carine assume. Grâce aux ponts, Gilles a séjourné d'avantage dans notre cocon, c'est d'autant plus dur quand il repart. Surtout le dimanche. Faire avec. Heureusement Rafaël chanteur/danseur occupe tout l'espace quand son papa est absent. Il semble mieux accepter l'arrivée de sa petite soeur, les livres de tchoupi aident à concrétiser sa venue. Ce matin, j'ai pu admirer son adorable frimousse et son petit nez. Elle tétait activement une partie de sa main. Tout est rassurant, ses mesures physiologiques, son activité cardiaque, la longueur de mon ventre et de mon col. Aujourd'hui je sens cette seconde grossesse positive, elle restera tranquillement dans mon cocon . Pas d'inquiétudes particulière, échographie supplémentaire de contrôle fixée dans 3 semaines (A 28 SA, terme de Rafaël), puis la sage femme viendra chez nous 2 fois par semaine pour faire des tocometry et monitoring en plus de la préparation à l'accouchement. JP Le Meaux m'a conseillée de me reposer désormais et de cesser les longs trajets en voiture dans les 15 jours à venir. Demain, ce sera donc mon dernier voyage en voiture avec mes deux adorables hommes et ma petite princesse des mers..Une escapade qui me tient particulièrement à coeur. Les prochains seront sur le bassin, histoire de jouer dans le sable, de marcher les pieds dans l'eau, de déjeuner face à la mer, et surtout de remplir nos poumons d'air iodé....Dure dure la vie en Gironde :)


De nouveau moi même en paillettes

Toujours crispée sur les photos, je sais ;)

C'est tellement drôle quand papa est là

Moi aussi j'en ai marre de la pluie

Alors on continue à s'amuser un peu avec papa

ou à jardiner